Par tradition familiale, transmise de mère à fille, je suis sensibilisée aux « travaux féminins » dits aussi « de dames ». Tant par attachement que par désir de les dépasser et de les distancer, je pose sur eux un regard mi tendre, mi grinçant, tenant compte des prouesses de techniques et de patience qu’ils exigent, mais aussi de l’enfermement qu’ils ont longtemps suscités. Je les transpose dans une pratique artistique qui, tout en les remettant en lumière, les prend à revers et révèle un peu de leur perversité. Ne dit-on pas que celle qui tricote pour les membres de sa famille, tout en se mettant à leur service à la vue de tous, s’isole dans son jardin secret à l’insu de tous !
« Maman ?… … maman !! »
« Attends, je finis mon rang … »